Un peu d’histoire sur notre asinerie
À l’époque des grands défrichements (entre le 11ième et 12ième siècles), le Château des Mottes était l’avant-poste des seigneur.Il était constitué d’une tour en bois dressée, comme son nom l’indique, sur une motte.Cette tour était protégée par une enceinte formée d’un fossé et d’une levée de terre entourée d’une palissade. Le donjon servait de résidence au seigneur et à son entourage, il permettait de surveiller les environs et d’organiser une résistance éventuelle lors de conflits.
C’est à la fin du 15ième ou au début du 16ième siècle qu’il perdit son état primitif. Construit en dur (principalement en briques), l’ancien château des Mottes ressemble alors à un petit manoir. Il était aussi à l’époque entouré de douves alimentées par un petit rieu. En 1787, une importante restauration du château se fait à l’initiative du baron Bernard de Saint-Genois. Cet épisode est mentionné par une inscription au dos de la porte d’entrée et nous transmet aussi que Charles-Quint séjourna au château en l’an 1516.
Le château, acquis en 1997, la famille Denys-Tack s’efforce de restaurer ce lieu unique dans la région des Collines et à, depuis 2012, fait construire de nouveaux bâtiments où les bardages en bois donnent une note naturelle qui s’accorde avec la beauté des ânes qui séjournent à l’intérieur durant l’hiver.
Les ânes vivent dans la nature entourés de prairies, d’arbres , et le plus important, d’amour.
Depuis plus de 5000 ans, l’âne accompagne les hommes sans ménager sa peine. Aujourd’hui réputé pour être lent et têtu, il est au contraire d’une gentillesse exceptionnelle et extrêmement courageux. L’âne est un animal intelligent et intuitif qui refusera de faire quelque chose s’il redoute un danger.
Après une forte baisse de la population asine au début du 20ième siècle à cause de la mécanisation de l’agriculture, nous observons ces dernières années un retour de l’âne dans nos contrées. Sa robustesse en fait en effet un compagnon de labeur idéal pour les maraîchers et les agriculteurs s’attachant à conserver des méthodes de culture traditionnelles.
Nous devons également le retour de l’âne à l’engouement actuel pour la randonnée familiale, loisir pour lequel l’âne est un compagnon et un porteur idéal.
L’âne, même s’il fait partie de la famille des équidés, diffère en beaucoup de points du cheval. Il est en général de plus petite taille, a un plus grand crâne, un poil plus fourni, des crins courts et dressés, de grandes oreilles et des sabots plus étroits. Sa queue à poils ras se termine par un long plumeau.
Même sa voix est propre à son espèce : l’âne brait.
La plupart des ânes ont le bout du museau et le ventre pâles et les yeux cerclés de blanc, ce qui leur donne ce regard tellement doux décrit par bon nombre d’auteurs.
L’Asinerie a le bonheur de voir naître chaque année une dizaine d’ânons de races différentes : Grand Gris des Collines, Baudet du Poitou, Catalan, Andalou et même des petits roux !
Quelques explications sur le lait d’ânesse
La traite est effectuée manuellement, dans un soucis de respect et d’harmonie avec les ânesses. Comme tout mammifère, la lactation est déclenchée par la naissance du petit. Cependant, contrairement à la vache, l’ânesse a une très faible capacité de stockage du lait. De plus, à l’image de ce qui est chez les humains, la lactation est déclenchée par la sécrétion d’ ocytocine, provoquée par la stimulation de l’ânon.
Ces deux phénomènes expliquent la particularité de cet élevage qui nécessite d’une part de garder l’ânon et d’autre part de traire régulièrement, toutes les 3 heures.
L’ânon est laissé exclusivement à sa mère durant les deux premiers mois. Ensuite, lorsqu’il commence à diversifier son alimentation, il est possible de le séparer de sa mère durant la journée. Ainsi, l’ânon conserve une alimentation lactée la nuit, tout en bénéficiant d’une alimentation normale, adaptée à sa croissance (foin, granulés élevage). De plus, la traite ne se fait pas tous les jours mais est planifiée selon les besoins nécessaire à la fabrication des cosmétiques.
L’ânesse produit en moyenne 7 litres de lait par jour. Lors de la traite, seul 1, 5 litre est récupéré par l’éleveur. Cette faible production explique la rareté de ce précieux produit.